Le prix annuel de l’Académie (sculpture de Goudji) a été remis le 24 janvier 2014 à M. Jean-Pierre Lemaire, poète, à l’issue de la messe annuelle célébrée en l’église Saint-Thomas-d’Aquin de Paris sous la présidence de Son Éminence le Cardinal Paul Poupard.
Jean-Pierre Lemaire
Né en 1948 à Sallanches, en Haute-Savoie, Jean-Pierre Lemaire a passé son enfance dans le Nord de la France, près de la frontière belge. ll découvre le théâtre de Claudel et est ébloui par Le Soulier de satin. Le verset claudélien, libéré de la rime et fondé sur la respiration, le réconcilie avec l’idée du vers.
Agrégé de lettres classiques, il effectue son service militaire dans la Marine. À vingt-quatre ans, suite à une crise spirituelle, il prend définitivement conscience de sa foi catholique et commence à écrire ses premiers vrais poèmes ; il les publie chez Gallimard en 1980 sous le parrainage de Jean Grosjean.
Tout en menant une carrière d’enseignant de haut niveau, respecté par ses étudiants, il a écrit une dizaine d’ouvrages de poésie, publiés pour la plupart chez Gallimard et un essai sur l’expérience poétique Marcher dans la neige. Ses livres ont été couronnés par le Prix Max Jacob (1985), le Grand prix du Mont Saint Michel (1994) et le Grand prix de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre (1999). Il intervient dans de nombreux colloques de poésie et au Centre Sèvres. Ces qualités objectives se doublent d’une belle modestie et d’une vraie générosité – il préface les ouvrages d’autres poètes.
L’écriture de Jean-Pierre Lemaire, d’inspiration chrétienne, mais sans jamais renier l’amour des choses mortelles, a été aussitôt saluée par ses pairs, tant dans la NRF par Philippe Jaccottet que par Jean-Michel Maulpoix. Dans un entretien publié par La Vie (16 décembre 2010), Jean-Pierre Lemaire constate : « L’Évangile n’est pas pour moi séparé de mon expérience quotidienne. Je constate que les images bibliques prennent une part toujours croissante dans ma poésie. »